La Provence rurale de 1850 à 1900, vue par ses peintres, ses félibres et ses poètes

Cet événement, associé à l’Année Cézanne 2006, présente les regards d’artistes contemporains et parfois amis de Cézanne, qui ont souvent été émus par la beauté de la Provence et l’ont retranscrit chacun à leur manière.

Au milieu du XIXème siècle, la Provence est une destination dans l’air du temps ; Marseille, les Bouches du Rhône, le Var, le Vaucluse, leurs paysages et leurs villages emblématiques sont autant de lieux qui fascinent par leur particularité, leur lumière, leurs coloris et par la joie, la sympathie et l’accent des provençaux qui les animent. Les artistes commencent à peindre sur le motif donnant une autre vision de la nature et des scènes de la vie quotidienne. De jeunes poètes se rassemblent pour défendre la langue d’oc et créent le Félibrige.

Au fil des toiles et des pages de poésie, nous croisons la Provence vivante ou sauvage qui est représentée par Auguste Aiguier, Marius Barthalot, Paul Guigou, Théodore Jourdan, Emile Loubon, Adolphe Monticelli, …, et racontée sous les plumes de poètes et félibres comme Edmond Rostand, Alphonse Daudet, André Suarès, Frédéric Mistral, Théodore Aubanel, Félix Gras…

La balade à travers la campagne et dans les recoins sauvages de cette contrée du Sud est guidée par Emile Loubon, chef de file des paysagistes et naturalistes provençaux, qui nous promène dans des sites paisibles et sereins où la nature domine par sa splendeur, sa pureté et sa force et où l’homme et ses animaux s’y unissent au quotidien. Les artistes amoureux de la nature comme Honoré Boze, Joseph Cabasson, Paul Guigou ou François Simon,…, recherchent et retracent la sérénité, la majesté de ses paysages et s’émerveillent devant ces scènes pastorales, comme les lavandières, la transhumance, la chasse et les ramasseuses de lavande ou de bois. Ils composent dans leurs peintures des ambiances réalistes, naturalistes marquées d’un certain romantisme.

Les lieux emblématiques, tels la Sainte Victoire, les bords de la Durance ou la Fontaine de Vaucluse sont autant d’endroits connus et appréciés qui symbolisent la Provence dans tout son éclat et sa typicité et nous ramènent un siècle et demi en arrière pour nous plonger dans les souvenirs de nos arrières grands-parents.

Les scènes animées auprès du littoral de Martigues, Cassis, La Ciotat, Six Fours ou Toulon sont autant d’évocations de l’importance de la Grande Bleue, omniprésente dans le cœur des provençaux et de ses visiteurs. Sous ce ciel éclatant, le soleil chauffe, l’eau clapote et les pêcheurs loquaces parlent en criant si bien que le mistral et les cigales arrivent à peine à couvrir leurs voix ! Ces images fortes et caractéristiques du Midi, ces ambiances colorées, ces senteurs si propres au littoral renaissent grâce à Louis Edouard Cauvin, Joseph Cabasson, Joseph Garibaldi, Raphaël Ponson, Joanny Rave ou Vincent Courdouan.

Le cercle d’amis félibres que forme Joseph Roumanille, Anselme Mathieu, Théodore Aubanel et les autres s’annoncent comme les rénovateurs de la littérature provençale. « C’est là que nous venions, les premiers félibres, nous enivrer de Provence ! », écrit Frédéric Mistral. Les traditions provençales revivent sous les pinceaux des artistes et les écrits des poètes qui glorifient les scènes quotidiennes et bucoliques de la Provence et la langue d’oc renaît par les poèmes des félibres qui célèbrent la vie, leur région et leurs fêtes et coutumes.

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