Jean Cocteau et la Méditerranée

Affiche Cocteau

Essentiellement connu comme poète, romancier, dramaturge et cinéaste, Jean Cocteau n’a cessé de dessiner toute sa vie. Il écrivait : « Mes dessins sont de l’écriture dénouée et renouée autrement », elle lui permet d’entrer en poésie et de défricher d’autres domaines de la création.

Cet évènement met en évidence l’importance de la Méditerranée dans sa vie et sa présence dans toutes ses recherches, dans tous ses moyens d’expression. La Côte d’Azur, l’Espagne, l’Italie et la Grèce ont été des terres d’inspiration pour cet intellectuel-artiste protéiforme. Sa féconde imagination se mêlant à la joie de la création et sa production généreuse et passionnée glorifient cet infatigable créateur, dessinateur de toute une vie, doué à la fois d’une très grande facilité de trait et d’une riche sensibilité. Il pratiqua les techniques plastiques les plus diverses, abordant la peinture, les différentes formes de l’estampe, la tapisserie, et à la fin de sa vie, la fresque et la céramique où son univers poétique s’exprime librement.

« Il y a un profond méditerranéisme chez Cocteau, dont l’écriture est constamment ravivée au contact des mythes et légendes grecques », notait Christian Arthaud dans « La Côte d’Azur et les écrivains », et d’ajouter : « Pour ce grand manipulateur de signes, c’est l’évidence : la Côte d’Azur sera le lieu de sa métamorphose. »

La Côte d’Azur fut un territoire d’accueil et d’inspiration, depuis ses premiers textes à l’Hôtel Welcome de Villefranche-sur-Mer jusqu’aux années où il vécut à Santo-Sospiro avec Francine Weisweiller. De cette dernière époque datent les nombreuses fresques chez son hôtesse et des décorations murales dans des lieux religieux ou profanes. Cette période est aussi celle où il se consacra avec passion et un enthousiasme extraordinaire à la céramique chez les époux Madeline.
Les thèmes récurrents de la Mythologie grecque habitent son univers littéraire et plastique. Ses références à l’Italie sont nombreuses depuis son premier séjour à Venise avec sa mère. L’Espagne va le passionner tout autant par sa culture tauromachique que pour l’amitié qu’il partagea toute une vie avec Picasso.

Cocteau notait : « La Méditerranée ne se contente pas d’être un spectacle. Il est probable que son sel et que son iode contiennent autre chose de fort mystérieux, puisque toutes les côtes qu’elle baigne forment une sorte de patrie et que les peuples qui habitent cette patrie composent une famille qui, même lorsque les apparences et le mur des langues le démentent, groupent une sorte de race, et je le répète, de famille. »

Comments are closed.