
Du 1 décembre 2023 au 17 avril 2024, le Musée Regards de Provence présente l’exposition « Poésie de Jean-Pierre Blanche » qui met à l’honneur l’artiste majeur de la figuration contemporaine, l’un des grands paysagistes de la Méditerranée, qui n’a cessé de peindre l’essence, la saveur et l'atmosphère même de la nature méridionale. Mêlant observation et souvenir, cultivant le choix du fusain, du pastel ou de l’huile pour exprimer les tons de la lumière, ce peintre poète de la nature, récemment disparu, mérite un hommage.
Pour l’artiste Jean-Pierre Blanche, la nature éblouie par le soleil ou à la tombée de la nuit, les arbres, son cèdre tricentenaire, des bâtiments dotés de persiennes sobrement allumées ne cessèrent d’être une source d’inspiration. Envouté par les paysages, Jean-Pierre Blanche a choisi des motifs récurrents pour restituer ses émotions colorées ressenties sur le motif dont il explore les capacités de traitement et transmet la vibration dans ses grands fusains et pastels.
Ses paysages diurnes et nocturnes, ses variations de motifs récurrents des arbres, des roseaux, des hautes herbes, de l’horizon, d’une barrière ou d’un chemin, dessinés au fusain, à l’aquarelle ou au pastel séduisent particulièrement par une palette de teintes acidulées et des clairs-obscurs maitrisés. Son obsessionnel travail sur la lumière et sur la texture des aplats éclatants transparait dans ses compositions où ses émotions colorées et physiques ressentis sur le motif vibrent dans sa peinture.
« La vie n’est que rythme », disait l’artiste en évoquant sa symbiose avec le rythme des éléments de la nature. « La vie n’est qu’expérience de l’espace et du temps, vécue telle une jouissance de l’intervalle. L’art de Jean Pierre Blanche instaure un entre-deux : un lieu entre verticalité et horizontalité, entre planéité et profondeur, lumière et nuit, visible et invisible. Barrières, arbres en contre-jour, fenêtres ouvertes et volets translucides sont autant de rythmes transparents, de lignes sur lesquelles vient se nicher la couleur, de branches entre lesquelles s’épanouit la mer. La vie n’est que rythme, en effet, quand l’immobilité ouvre à une autre forme de mouvement, quelque chose comme une danse muette, entre les herbes hautes, entre les branches, entre les plis d’un tronc ou les voiles de deux bateaux » écrivait Pierre Wat.
Le commissariat de l’exposition en collaboration avec les héritiers de Jean-Pierre Blanche est assuré par Michel Hilaire, Conservateur général du patrimoine & Directeur du Musée Fabre Montpellier Agglomération, Pierre Dumon, président de l’Association Regards de Provence et Adeline Dumon, directrice du Musée.